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Eseuri: Dan Culcer. Labirint, utopie si spatiul carceral
Scris la Monday, September 18 @ 16:29:41 CEST de catre asymetria |
Nota liminara Am semnat cu „pseudonimul” Nad Recluc, pe cînd eram copil, o povestire
inchipuita de mine si transcrisa, ilustrata de Tatal meu. Folosind acelasi nume de autor pentru acest
text, pseudonim mai mult decît trasparent, ma copilaream dar acceptam
un risc. Era ca o joaca, un joc periculos însa, asa cum il percepeam
atunci, fiindca scriam despre socialism ca despre o puscarie
labirintica, un panopticon in care suntem permanent supravhegheati, cum
propusese englezul Bentham in modelul sau de puscarie. Statul socialist
parea sa evolueze spre acest model de puscarie perfecta. In orice caz
asta simteam eu în 1984 si aceasta era intentia mea, de a releva, unor
amatori occidentali de distopii textuale, natura reala a unei distopii instalate, realizate.
Doar anul acesta am inteles, dupa ce intuisem, citindu-mi dosarul de
urmarire informativa, natura carcerala a sistemului dincolo de spatiul
carceral real. Societatea devenise un sistem de supraveghere care
atinsese, sau tindea sa atinga, transparenta totala a Supravegheatilor
pentru Supraveghetori, activistii de partid si securistii.
Eseul despre Labirint, utopie si spatiul carceral a fost scris
in vara lui 1984 la Cerisy-la-Salle în Bretagne, Franta, in cele trei
seri de care dispuneam, si din memorie, pentru a nu rata desfasurarea
colocviului la care obtinusem sa particip, ca simplu ascultator.
Securitatea, am aflat oficial acum, ceea ce simteam atunci, ma
supraveghea cu atentie. Nu are importanta acum de ce. Cererea mea de
pasaport a fost tratata cu suspiciune si pina in ultima clipa, cu vreo
zece zile inainte de inceperea colocviului, aveam raspunsul pozitiv,
care era insa inutile devreme ce nu obtinusem biletele de tren.
Pentru cei ce au uitat, pe atunci in România detinerea de valuta era
controlata si singura sursa oficiala era banca de stat, care elibera o
suma de 50 de dolari contra unui „echivalent” în lei, daca si numai
daca Securitatea aprobase pasaportul de calatorie in Occident. In cazul
meu, colonelul Grama a fost mai subtil; mi-a acordat aparent avizul de
plecare stiind insa ca plicul contind biletul de tren trimis din franta
fusese confiscat si se afla in dosarul de urmarire informativa pe care
il gestiona el.
Atunci, in disperare de cauza, am avut o idee traznita, care i-a
suprins nepregatit pe colonel : am declarat ca, devreme ce biletul nu
mi-a sosit, voi pleca cu auto-stopul, cu unul din camioanele de cursa
lunga de tip TIR care treceau prin sau plecau din România, exportînd ce
se putea exporta.
Nu primisem nici macar pomana celor 50 de dolari gauriti, sub pretextul ca dispun de o bursa.
Colonelul, dupa consultari cu superiorii, stiind ca un refuz ma va
duce, asa cum declarasem cu voce tare, spre proteste publice, pe care
Securitatea voia in toate cazurile sa le evite, in cadrul politicii
sale preventive, de dezamorsare, mi-a cerut sa nu iau un TIR din tara
ci sa ies dincolo de granita iar de acolo ma priveste ce fac.
Zis si facut. Am luat citeva blide mai vechi intr-o sacosa, contind pe
vinzarea lor la Budapeste in consignatii, si am plecat, ajungind o
saptamina mai tirziu la Paris. Cu auto-stopul.
Traversasem cele citeva încercari : obtinerea pasaportului, calatoria
cu autostopul de la Episcopia Bihor pîna la Paris, unde dispuneam de o
bursa oferita de o institutie considerata de Securitate ca fiind
sustinuta de CIA. Si chiar asa fusese pina la un moment dat. Nu mai era
cazul in 1984, fiindca politica americana se modificase si fondurile
erau reorientate.
Dar, sigur ca voi fi controlat la granita, nu avusesem curajul sa-mi
iau textul redactat al unei comunicari, ci doar citeva note de lectura
pentru o interventie orala.
Am vorbit cu unul dintre participanti, sociologul belgian Marcel Bolle
de Balle, care a intervenit pe linga organizatori in favoarea mea, dupa
ce audiase o scurta interventie a mea in dezbateri, astfel incit, in ciuda
faptului ca nu eram anuntat cu o conferinta, mi s-a permis sa prezint o
comunicare. Acesta este textul pe care il cititi. L-am lasat asa cum
fusese redactat atunci, in pripa, fara imagini, si doar recent am
reluat redactarea pentru „operele” mele complete. (:==)) Are scrisneli
lingvistice si ortografice, desigur. Dar nu am timp inca de o
rescriere. Va rog sa-l primiti ca pe un document de epoca, de iepoca, de
apocalipsa. Lipsesc primele pagini. Sunt in cautarea lor prin arhiva mea in curs de organizare. Dar cele citeva intuitii inscrise aici merita poate sa fie notate si datate (1984). Dan Culcer
Tout comme le détective finit par trouver [Manque les premières pages]
Pour réussir le passage analogique de l’espace labyrinthique au système panoptique [carcéral] du type Bentham - décrit et présenté par Michel Foucault (cf. Surveiller et punir) il nous faut traverser à grande vitesse l’espace des significations d’une série de symboles coaxiales : Nombril, roue, spirale, cercle, mandala, l’enceinte, le rhombe, instrument musical qui nous évoquent la double hache. Il est à remarquer que l’ombilic est le centre spirituel du monde, dans la même vision anthropocentrique qui a fait édifier autour de nous un monde à l’image de l’homme - à notre image de démiurges manqués.
L’ombilic est le centre d’une roue immobile, point de retour aux origines, trace de l’essieu du monde (axis mundi). Dans la langue celtique nobelcus est un théonime, synonyme du chef ou du seigneur. Omphalos est une pierre blanche, dressée verticalement, à la pointe ovoïdale, sur laquelle sont tracés des réseaux de nœuds (serpents), symboles des voies de communication entre les trois niveaux de l’existence : l’homme, le souterrain des morts et la divinité. Nous insistons sur la présence du réseau de nœuds qui envoie aux images labyrinthiques. Omphalos est le symbole des forces vitales qui dominent les forces aveugles et monstrueuses du chaos, leur action étant de régulariser et d’ordonner la vie, ce à quoi on aboutit par la maîtrise intérieure du soi et non pas par des moyens auxiliaires extérieurs. On croit que la roue pleine, sans rayons d’abords, à quatre, six ou sept rayons ensuite, a le centre vide ou bien"habité" par "celui gui fait tourner la roue" - Le Dieu (Bouddha), l’homme universel ou le souverain. La roue pleine est un signe lunaire, impliquant aussi une activité pulsatoire, d’émanation et concentration centripète.
La spirale est plus dynamique, vu son évolution (développement dans les évolvents) asymétrique, logaritmique, l’équilibre dans le déséquilibre signale l’ordre (la faculté ordonnatrice) et la permanence de l’être à l’intérieur du changement (transformation). La spirale hélicoïdale signifie le mouvement simultané ou alternatif, d’évolution et d’involution. Dessinée sur le ventre de la femme (ou bien le représentant) autour de l’ombilic, la spirale est un symbole de la fécondité. On approche déjà le labyrinthe, qui est une spirale dextrogyre ou (levo)sinistrogyre. Les analyses de Polo Santarcangelli suggèrent qu’il s’agit d’une représentation du chemin du Soleil sur le firmament, de gauche à droite (c’est toujours la perception anthropocentrique) d’ou les significations magiques des deux côtés du corps humain, la gauche étant généralement assimilée au maléfique.
Le cercle comporte la représentation d’une succession continue et invariable de moments identiques. Le cercle est une projection horizontale de la sphère ou de la coupole (voûte), la dernière impliquant toujours en sa manière l'anthropocentrisme, l’identification de la calotte crânienne à la voûte céleste. Selon C.G. Jung, le cercle est une image de la totalité archétypale du psyché, un symbole du Soi. Inscrire un carré dans le cercle de la divinité (la perfection) c’est effectuer (par le mandala) le lien (la connexion) entre la réalité de la matière terrestre, le corps – et la divinité.
Le mandala, tout comme le labyrinthe est une image psychagogique.
Dans l’urbanisme le cercle est le symbole de la protection. En considérant et en intériorisant le mandala, le contemplateur est porté à l’illumination. Le centre carré est la chambre matrice ou le temple. Le mandala est une image synthétique et dynamogène gui représente et tend à accomplir le surpassement des oppositions existantes entre le multiple et l’unique, le décomposé et l’intégré, différencié entre extérieur et intérieur, le diffus et le concentré, entre l’apparent visible et le réel visible, entre le concret spatio-temporel et l’intemporel extra-spatial. La contemplation du mandala assure l’intégration du Moi dans la Totalité, tout comme la réintégration de ce dernier dans le Moi, le double effet en étant de conserver l’ordre psychique - si elle existait déjà - et de le rétablir si on l’avait perdu. Dans le même sens la contemplation, la pénétration dans le labyrinthe doit produire des effets semblables, désignant une voie d’initiation. Le mandala, le labyrinthe, le cercle, la sphère sont des enceintes, symboles de la demeure sacrée, lieu inaccessible pour les non-initiés.
Le rhombe, instrument sacré, est une plaque ellipsoïdale que l’on attache à un fil. En le faisant tourner on obtient un bruit résonnant, vibrant, assimilé à la voix du dieu ; au tonnerre ou au mugissement du taureau, à la voix de l’aïeul. Objet dynamique, c’est une expression de la spirale animée. La double hache nous parait être, elle aussi, une sorte de rhombe. L’on a trouvé des haches doubles aux lames en pierre plissée si minces que leur emploi en tant qu’armes est exclu. Ce qui nous fait penser, un peu audacieusement - il y va d’objets sacrés - la forme en étant purement décorative - capable de reproduire le mugissement du taureau sacré. Le mugissement de celui-ci, assimilé au tonnerre était peut être le – de la pénétration dans la hybris, dérèglement de l’ordre cosmique, manifestation de la furie des éléments. Le taureau védique était pris pour le support, l’appui du monde manifeste, pour celui qui, placé dans son centre immobile, fait tourner la roue cosmique. Le chevauchement du taureau est un acte de domination, de transmutation d’une grande énergie vitale, dont le but est son utilisation à des fins spirituelles. Figurant la justice et la force (Minos, ne l’oublions pas, était législateur) le taureau est sacrifié (v. Jung) afin qu’on acquière une vie spirituelle qui permettra à l’homme de triompher des passions animales primitives et de gagner la paix de l’âme, par voie d’initiation. Il est à retenir, dans un système de coïncidences et d’analogies qui rassemblent dans un processus de sémiose les territoires espacés, que l’Ile de l’utopie à la forme de la corne lunaire, qu’Utopos, son fondateur est, tout comme Minons et Daedalus, législateur et architecte.
L’on a remarqué (cerné) la présence d’une cité totalitaire dans les utopies centralistes et étatistes, la formalisation excessive du pan-totalitarisme menant à une sorte d’analyse an-historique, critiquée a grands renforts d’arguments par Bronislaw Baczko (Les imaginaires sociaux, Payot, 1984). Ce qui ne veut pas dire qu’on doit fermer les yeux, en nous refusant de voir une signification dans l’étrange similitude des certains signes graphiques de l’imaginaire social collectif, signes qui transparaissent obstinément du tréfonds des légendes, mythes, arts et idéologies, ne serait-ce que pour la soumettre à l’analyse intègratrice du type herméneutique. Ce que nous avons souligné en survolant le domaine des symboles graphiques, c’est l’existence des signes iconiques aux fonctions et valeurs similaires. Nous avons voulu suggérer que les solutions graphiques de ces signes – tendent à gagner la cohérence d’un système et que c’est parmi les éléments constamment présents dans tous ces phénomènes qu’il faut chercher l’explication plausible de ces frappantes similitudes. B. Baczko avance l’hypothèse qu’on peut mettre le paradigme utopique à côté d’autres inventions qui, à la même époque,"contribuent à la mutation en profondeur de tout le système de représentation et de ses schémas d’ordonnancement. " Ainsi " l’élaboration de la figuration plastique substitue un espace géométrique clos à l’espace polysémique et symbolique du Moyen Âge, applique au réel une grille géométrique qui normalise et codifie la réalité représentée, l’enferme dans un espace où règne de façon absolue la géométrie euclidienne (Panofsky, 1967, Wunenberger)". L’observation se réfère à la parution de l’utopie de Morus (1514), c’est-à-dire au début du seizième siècle et aux conséquence de la mutation provoquée par l’apparition du livre imprimé, avec son effet "uniformisant sur ceux qui le fréquentent, en fixant les écritures, les lois les codes etc. (…) un effet rationalisant sur le travail intellectuel." Il s’agit d’un espace livresque, uniformisant et reproductible où s’installe " l’ailleurs de la Cité de l’Utopie."(Baczko, 82).
N’oublions pas la fonction psychagogique de tous ces signes icôniques et, que par leur emploi constant, ils ne sont pas seulement l’émergence d’un imaginaire collectif, mais contribuent aussi, à force d’intériorisation, au modelage de cet imaginaire social. Le lieu géométrique de ces phénomènes est le psychisme humain, pâte modélable et modélatrice – à l’effet de feed-back, de connexion inverse, ce qui explique, à notre avis, la survivance de la symbolique ouverte, la manifestation extérieure iconique de la perception anthropocentrique à travers des représentation similaires. De la calotte crânienne mise en relation analogique avec la voûte céleste, de la lettre Ω (en tant que signe de l’homme, ou double hache) jusqu’à la roue, à l’enceinte, à la cité ou au labyrinthe, on tombe toujours sur la même figuration de l’intériorité extériorisée, expression d’une pensée analogique et anthropocentrique que rien n’a remplacé définitivement. Et si l’on se rappele que c’est sur le rapport entre les parties du corps humain que repose le nombre d’or, le module retrouvé dans la plupart des édifices, constructions humaines européenes, on regardera plutôt comme plausible notre hypothèse qui tend à expliquer les relations analogiques entre le labyrinthe ; cité idéale protectrice et prison en s’appuyant justement sur l’expression iconique d’une intériorité modulable.
Bronislaw Baczko nous aide à réussir la transition vers le dernier système de représentation, le système carcéral, par l’intermédiaire des représentation utopiques qui forment un des éléments constitutives de l’oppression totalitaire ; elles la légitiment et la consolident.
L’analyse de B. Baczko se range du côté d’une sociologie historique. Perspective qui l’amène à dire que "les promesses utopiques d’une Cité transparente et heureuse, d’un Homme Nouveau habitant le meilleur des mondes possible, prolongent et amplifient ces mythes tout en dissimulant, par la puissante illusion produite par le rêve, les périls qu’il comportent. Installées au cœur de notre imaginaire, captant les espoirs et les hantises de nos sociétés, les utopies orientent ainsi le dynamisme de celles-ci. Du coup, en se fiant à la promesse utopique, le présent deviendrait complice de l’avenir totalitaire qui le guette."
Une remarque similaire est celle que l’essayiste et romancier Paul Nizan faisait avant 1940 ; de même, le motto de la dystopie de Huxley, Brave New World, et un texte de Berdiaeff qui signale le même danger : la réalisation des utopies étatistes et autoritaires sous formes d’états totalitaires lesquels, une fois institués, « assurent le monopole de la créativité utopique », aucune utopie autre que celle faisant partie de l’idéologie dominante n’est plus tolérée.
Le croisement de la bête avec l’homme - réalisé dans le Labyrinthe, c'est à l'intérieur de nous même aussi qu'à l'extérieur - avait placé notre destin sous le signe du hybris. Le labyrinthe avait probablement une fonction psychagogique qui permettait le surpassement de la hybris, par la chance tragique qu’il accordait au héros, à l’initié, obligé de tuer la bête en lui-même pour pouvoir aspirer à la perfection, ce chemin sinueux demandant l’incessant sacrifice du Moi périssable et coupable. La désacralisation du social a transféré, ultérieurement, à la Cité idéale ce devoir, cette tâche.
Au Moyen Âge l’utérus était imaginé et représenté comme une cité ou forteresse, prévue de sept ceintures de murs et qu’on devait conquérir. Jusqu’alors le labyrinthe utériforme était resté " un autel intérieur où demeure le principe de la vie, le sexe de la mère (Terra Mater) ; il représente la porte du Palais, les viscères entortillés sont les murailles tortueuse dont le ventre materne protège le fœtus avant qu’il passe le seuil pour sortir dans le monde hostile du Macrocosme." (Polo Santarcangelli, version roumain, 76). On sait que le labyrinthe a réalisé la fusion de deux conceptions irréconciliables, car il était à la fois "le signe cultuel d’une forteresse dans laquelle on ne peut pas s’égarer" et une"construction aux chemins compliqués et trompeurs, où il est impossible de ne pas s’égarer. A notre idée le labrys, l’arme auquelle est tué le Minotaure, dans le mythe grec n’est pas seulement le signe iconique de le figure humaine ou le symbole du principe masculin tauriforme (deux cornes stylisées - les deux tranchants), l’arme de Jupiter tonans, mais aussi la projection horizontale des deux hémisphères cérébrales. Une hypothèse qui ne paraîtrait pas si hasardée si l’on se rappelait l’analogie : calotte crânienne - voûte céleste. La double symétrie du labrys est une image compensatoire, cosmogonique, au centre de l’image de la spirale à évolution asymétrique du labyrinthe en tant que signe du chaos ordonable, d’autant plus que dans les représentation labyrinthiques de Val Camonica le démon abstrait, stylisé, est figuré sous forme de spirale ou de labyrinthe, quelques-uns de ces êtres-là étant même des parties du labyrinthe.
Toute l’évolution de la recherche anatomo-pathologique a prouvé qu’il y a une correspondance entre la symétrie apparente, la dissymétrie réelle des parties du corps humain y compris au niveau des hémisphères cérébrales. N’y aurait-il pas de significations à déceler de la symbolique de la gauche (côté sinistre, obscur, féminin, lieu de l’inconscient) et de la droite (le conscient, l’intellect, la masculinité), coïncidant avec le mouvement apparent, dé gauchie à droite, du soleil sur la voûte céleste avec la mort à gauche et la résurrection et la régénération à droite, cela considéré sous le jour des recherches de psychologie et de psychiatrie qui ont établi les dominantes de l’activité cérébrale : la constitution à gauche des représentations artistiques, à droite de celles scientifiques, l’irrationnel et le rationnel.
La connaissance de soi (gnoti seauton) s’accomplit en atteignant le centre du mystère, soit-il temple ou labyrinthe, où l’homme trouve ce qu’il veut trouver (v. le film Stalker de Tarkovsky, où les personnages font le même trajet initiatique, labyrinthique).
"La dernière connaissance est la connaissance de soi, la compréhension du propre moi, reflété dans la conscience propre" - souligne Paolo Santarcangelli (version roumain II, page ?? ). Voici la motivation profonde de la présence d’un miroir au fond du labyrinthe, car l’homme qui a longtemps erré sur le chemin dévié, parvenant enfin au but de son voyage, découvre le dernier mystère de sa quête - Deus absconditus, autant dire le monstre. "L’homme sortant du labyrinthe n’est plus le même, n’est plus celui qui y était entré." Le centre du labyrinthe n’est pas forcement restreint, il peut avoir des dimensions importantes dans l’espace réel ou imaginaire. "La représentation en tant que cité divine fait partie de l’histoire du mythe. " C’est là que se trouvent Troja, la Nouvelle Jérusalème, Civitas Dei. L’accès à la Civitas Solis, à l’utopie est aussi un parcours labyrinthique, au centre duquel il y a la représentation d’une société différente, et meilleure, d’un monde à l’envers. Ce qu’il y a là c’est, d’une certaine façon, une image dans le miroir, dans ce sens que, bien que semblant réelle, elle inverse les signes et n’est pas tangible.
C’est toujours Paolo Santarcangelli qui nous fait savoir que le labyrinthe est un iter salutis, image verbale ou graphique pour "renfermer le défunt", pour renfermer "la conscience coupable de la survivance, voire une prison (n.s.) d’où on voudrait que celui qui y est entré ne puisse plus sortir, du moins jusqu’au moment de son éventuelle régénération." (Il, 17)
Ensuite " la conscience de la possibilité [démocratique] d’être dans l’erreur exprime, en fin de compte, une immense augmentation de la liberté spirituelle de l’homme, puisqu’il est le seul qui soit à même de se tromper (c’est dire qu’il est celui qui n’a d’autre guide que sa propre inspiration/=la conscience/, que le commandement de son esprit) il peut dire qu’il est effectivement et entièrement libre. Quelle autre représentation- lecture plus saisissante peut-on offrir pour l’homme problématique lequel, à commencer par le maniérisme, s’est bâti un milieu social à options multiples, désacralisé, conventionnellement appelé démocratique ? La société a intériorisé ses fonctions coercitives, régulatrices sans plus faire appel à la "convention" de l’investissement moral divin, extérieur à son corps. Ce phénomène est mis en relief par Michel Foucault dans Surveiller et punir.
Le motif du chemin obstaculé initiatique survit dans le rituel de la pénétration dans l’espace carcéral. On met l’homme à nu, puis on lui donne d’autres vêtements, un gardien l’accueille et l’accompagne (v. la description du rituel chez Soljenitsin, Le Premier cercle). C’est un rituel d’initiation pour l’édification de l’Homme nouveau, quand son sujet est un malade, du point de vue de la normalité sociale, et force lui est de se soumettre à des dures épreuves dans le but de sa normalisation. Les formes de la quête du sacré, à notre époque, prennent des aspects paradoxaux, comme le fait remarquer Mircea Eliade, s’appuyant sur d’autres exemples.
Michel Foucault entreprend l’analyse de l’image du panopticon de Bentham en montrant le fonctionnement d’un réseau carcéral [mais] en le regardant seulement du côté du pouvoir qui le fait construire et s’en sert. Orwell donne l’image épique des défections d’un système carcéral où "l’objet" surveillé jouit, apparemment, de la présence des angles morts qui limitent le pouvoir de l’observateur. Dans la cité distopique orwellienne, la transparence totale ne paraît pas être garantie. C’est plutôt une vaine illusion qu’entretient le mécanisme du contrôle total, lequel, semble-t-il, permet la révolte individuelle. Si dans le plan de la fiction épique la cohésion, la cohérence se montre infaillible et sans failles, le fonctionnement réel des système totalitaires est bien loin de la perfection. Encore, on prouve que l’horreur n’est pas inénarrable. Communiquer l’expérience geôlière n’est pas seulement une possibilité, mais une nécessité cathartique. (v. Jack London publié en roumain sous le titre Errant parmi les étoiles) On pourrait se demander si le système - sur l’idée : la solution de la transparence intégrale, sur la visualisation donc, ne laisse pas libre - le domaine de la communication sonore dans des sociétés concrètes ? L’intervention de l’oralité incontrôlable, solidarisante, moyennant une sorte de re-folklorisation du message, par la récupération régressive d’une marginalité culturelle, hors système, par le renoncement au scriptique en faveur des on-dit, du colportage, de la diffusion orale de l’information ; laquelle, de la sorte, ne peut plus être censurée, échappe à l’action du monopole étatique. [Bancuri si zvonuri, exemples]
La société utopique est le réflexe d’un "rationalisme morbide" comme dimension psychopathologique de la réification" (v. Joseph Gabel, Irruption de l’utopie dans le marxisme : Orwell et Althusser, Cerisy-la-Salle, 1984) "Il n’y aura aucune distinction entre la beauté et la laideur." La dernière proposition explique l’avênement du kitsch dans les arts sous le régime nazi ainsi que dans le réalisme utopique, autrement dit "réalisme socialiste" des années trente en URSS. (p.377, ed. franc.), ou les autres réalismes canalisés (le contraire du sans-rivage de Roger Garaudy).
"On avait depuis longtemps reconnu que seul la base sûre de l’oligarchie [cléptocratique n.a. DC] est le collectivisme. La richesse obtenue avec violence et les privilèges sont plus facilement défendus quand on les possède ensemble. Ce que l’on a appelé l’abolition de la propriété privée signifiait, en fait, la concentration de la propriété entre beaucoup moins de mains qu’auparavant, mais avec cette différence notable que les nouveaux propriétaires formaient un groupe au lieu d’être une masse d’individus} Aucun membre du Parti ne possède, individuellement, quoi que ce soit, sauf d’insignifiants objets personnels. Collectivement, le Parti possède tout en Océanie, car il contrôle tout et dispose des produits, comme il l’entend.11 (Orwell, 1984, p.295, ed. franc.)
" Il était seul. Le passé était mort, le futur inimaginable." Orwell, 1984, p.45, ed. franc.)
Tout individu se trouvant dans cette situation, est encastré dans un présent continu, qui est celui des utopies en voie de réalisation, structures sociales désintégrées par l’effet d’un désordre monotone. La seule issue est l’exercice libre de l’imagination sociale. C’est-à-dire, malheureusement, la construction de nouvelles utopies.
Considerons 1984 comme un texte apocryphe, d’une pseudoprophétie, écrit après consommation des événements. Je suis tenté à croire que l’édition que j’ai relue en 1985, publiée en 1972, est différente de celle que j’ai lue en 1980, différente elle aussi de l’édition française de 195o, de l’édition anglaise princeps. Peut-être une telle édition n’existe-t-elle pas, on a traduit en anglais un livre écrit en bengali, copié avec des interpolations d’un samizdat hongrois, écrit par György Dalos, toute édition étant apocryphe, une variante, adaptation, retranscription, correction – produites toutes par les fonctionnaires d’un ministère de la Pensée (ou de la Vérité), efficaces, pas du tout imaginaires, mais bien réel.
Cerisy-la-Salle, 1984 Nad Recluc [Dan Culcer]
Nota Am semnat cu „pseudonimul” Nad Recluc, pe cînd eram copil, o povestire
inchipuita de mine si transcrisa, ilustrata de Tatal meu. Folosind acelasi nume de autor pentru acest
text, pseudonim mai mult decît trasparent, ma copilaream dar acceptam
un risc. Era ca o joaca, un joc periculos însa, asa cum il percepeam
atunci, fiindca scriam despre socialism ca despre o puscarie
labirintica, un panopticon in care suntem permanent supravhegheati, cum
propusese englezul Bentham in modelul sau de puscarie. Statul socialist
parea sa evolueze spre acest model de puscarie perfecta. In orice caz
asta simteam eu în 1984 si aceasta era intentia mea, de a releva unor
amatori de distopii natura reala a unei distopii instalate, realizate. Doar anul acesta am inteles, dupa ce intuisem, citindu-mi dosarul de urmarire informativa, natura carcerala a sistemului dincolo de spatiul carceral real. Societatea devenise un sistem de supraveghere care atinsese, sau tindea sa atinga, transparenta totala a Supravegheatilor pentru Supraveghetori, activistii de partid si securistii. Eseul despre Labirint, utopie si spatiul carceral a fost scris in vara lui 1984 la Cerisy-la-Salle în Bretagne, Franta, in cele trei seri de care dispuneam, si din memorie, pentru a nu rata desfasurarea colocviului la care obtinusem sa particip, ca simplu ascultator. Securitatea, am aflat oficial acum, ceea ce simteam atunci, ma supraveghea cu atentie. Nu are importanta acum de ce. Cererea mea de pasaport a fost tratata cu suspiciune si pina in ultima clipa, cu vreo zece zile inainte de inceperea colocviului, aveam raspunsul pozitiv, care era insa inutile devreme ce nu obtinusem biletele de tren. Pentru cei ce au uitat, pe atunci in România detinerea de valuta era controlata si singura sursa oficiala era banca de stat, care elibera o suma de 50 de dolari contra unui „echivalent” în lei, daca si numai daca Securitatea aprobase pasaportul de calatorie in Occident. In cazul meu, colonelul Grama a fost mai subtil; mi-a acordat aparent avizul de plecare stiind insa ca plicul contind biletul de tren trimis din franta fusese confisscat si se afla in dosarul de urmarire informativa pe care il gestiona el. Atunci, in disperare de cauza, am avut o idee traznita, care i-a suprins nepregatit pe colonel : am declarat ca, devreme ce biletul nu mi-a sosit, voi pleca cu auto-stopul, cu unul din camioanele de cursa lunga de tip TIR care treceau prin sau plecau din România, exportînd ce se putea exporta. Nu primisem nici macar pomana celor 50 de dolari gauriti, sub pretextul ca dispun de o bursa. Colonelul, dupa consultari cu superiorii, stiind ca un refuz ma va duce, asa cum declarasem cu voce tare, spre proteste publice, pe care Securitatea voia in toate cazurile sa le evite, in cadrul politicii sale preventive, de dezamorsare, mi-a cerut sa nu iau un TIR din tara ci sa ies dincolo de granita iar de acolo ma priveste ce fac. Zis si facut. Am luat cite blide mai vechi intr-o sacosa, contind pe vinzarea lor la Budapeste in consignatii, si am plecat, ajungind o saptamina mai tirziu la Paris. Cu auto-stopul. Traversasem cele citeva încercari : obtinerea pasaportului, calatoria cu autostopul de la Episcopia Bihor pîna la Paris, unde dispuneam de o bursa oferita de o institutie considerata de Securitate ca fiind sustinuta de CAI. Si chiar asa fusese pina la un moment dat. Nu mai era cazul in 1984, fiindca politica americana se modificase si fondurile erau reorientate. Dar, sigur ca voi fi controlat la granita, nu avusesem curajul sa-mi iau textul redactat al unei comunicari, ci doar citeva note de lectura pentru o interventie orala. Am vorbit cu unul dintre participanti, sociologul belgian Marcel Bolle de Balle, care a intervenit pe linga organizatori in favoarea mea, dupa ce audiase o scurta interventie in dezbateri, astfel incit, in ciuda faptului ca nu eram anuntat ca conferentiar, mi s-a permis sa prezint o comunicare. Acesta este textul pe care il cititi. L-am lasat asa cum fusese redactat atunci, in pripa, fara imagini, si doar recent ma reluat redactarea pentru „operele” mele complete (:==)) Are scrisneli lingvisitce si ortografice, desigur. dar nu am timp inca de o rescriere. Va rog sa-l primiti ca pe un document de epoca, de apocalipsa.
Dan Culcer 15 septembrie 2006
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