Who's Online
Exista in mod curent, 22 gazda(e) si 0 membri online.
Sunteti utilizator anonim. Va puteti inregistra gratuit dand click aici |
Languages
Select Interface Language:
|
| |
Istorie recenta: Radu DRAGAN. Sur le symbole en politique
Scris la Sunday, January 15 @ 19:07:54 CET de catre asymetria |
En fait,
l’erreur du Président Johannis et des partis de droite avait été
d’accorder au gouvernement technocrate une légitimité qu’il
n’avait pas. Un tel gouvernement est une formule de transition, il
est censé gérer le pays sans prendre des décisions qui engagent
son avenir, de préparer le terrain au gouvernement légitime sorti
des élections. Il n’a aucune légitimité politique. Cette erreur
a été chèrement payée.
Sur le symbole en
politique En décembre
dernier, je suis resté une dizaine de jours en Roumanie. Il faisait
froid, j’ai passé le plus clair de mon temps scotché devant la
télé, et il faut dire que l’offre ne manque pas, entre les séries
turques doucereuses du Canal D, les chaînes National Geographic et
Historia sous-titrées, et les innombrables publicités coupant de
manière impromptue tous les programmes, que l’on suit stoïquement,
car on ne sait pas quand elles s’arrêteront.
Il y avait
ensuite les chaînes d’informations en continu, plus nombreuses
qu’en France : des belles présentatrices avec leurs atouts
bien en vue, annonçant sur un ton grave des breaking
news sur les hallucinants aveux de « Sebi »
Ghita (un jeune et sans scrupules loup du mass-média dénonçant les
turpitudes des haut-gradés des services secrets et de la
procureure-en-chef de la Direction Nationale anti-corruption, jusqu’à
hier ses amis), sur l’interview-fleuve de « Gigi »
Becali (le folklorique président du plus grand club de football du
pays, ancien berger enrichi après la chute du communisme par l’achat
à bas prix de terrains autour de la Capitale, qui valent aujourd’hui
des feeortunes), et surtout sur la politique.
Car on parle
beaucoup de politique à la télé roumaine. A part les breaking
news et les directs, il y a les longs, les
sans fin colloques de commentateurs plus ou moins avisés, dissertant
doctement sur les affaires du pays, sur le pourquoi et le comment du
fait politique du jour. Ils sont nombreux, ces commentateurs qui
parlent un roumain approximatif et manquant d’élégance, l’exilé
que je suis se rappelle avec nostalgie la langue de jadis pas encore
envahie d’anglicismes et d’expressions en verlan de banlieue
trahissant une culture approximative. Les plateaux télé roumains
ressemblent à la célèbre poiana lui Iocan
(subtilité de l’authentique philosophie de vie paysanne en moins),
d’un non moins célèbre roman d’avant 1989, que ma génération
avait lu avec avidité, œuvre d’un écrivain mort trop tôt d’une
surdose de whisky et peut-être aussi d’autre chose, dont les
causes se trouvent sans doute dans un dossier jamais rendu public de
la Securitate…
Mais le
sujet à l’ordre du jour était la désignation du Premier Ministre
par le Président Johannis. Bref rappel des faits : des
élections parlementaires ont eu lieu en novembre, pour mettre fin à
11 mois de gouvernement technocrate. Ce gouvernement, dirigé par
l’ancien Commissaire européen Dacian Ciolos, avait été nommé
suite à la démission du gouvernement social-démocrate sous la
pression de la rue, quand on avait découvert que l’incendie d’une
boîte de nuit bucarestoise, dans lequel plus de 60 jeunes avaient
trouvé la mort, était dû au laxisme du contrôle des normes de
sécurité. Cela ayant déclenché une vague de protestations dans
tout le pays qui mettaient en cause la corruption des autorités, il
n’en reste pas moins qu’il s’est agi d’une très curieuse
façon de rendre responsable le gouvernement d’un (tragique,
certes) fait divers, et d’une non moins curieuse façon de se
soumettre au diktat de la rue d’un pouvoir jusque-là sourd à
toute protestation ; certains y ont vu la main des services
secrets à la botte du Président.
Cependant, à
la surprise générale, les élections de novembre ont laminé les
partis de droite, qui soutenaient le gouvernement Ciolos (il faut
dire que Ciolos lui-même a évité de s’engager politiquement, ce
qui a dû peser dans la défaite), et le parti social-démocrate
avec son allié, un parti de poche dissident du parti libéral, a
gagné avec une écrasante majorité. La participation aux urnes
n’ayant pas dépassé 40%, on a fustigé les abstentionnistes et
insulté copieusement les votants du parti social-démocrate
(héritier de l’ancien parti communiste), en oubliant que, si la
plupart des votants sont allés ce jour-là à la pêche, c’était
probablement pour des motifs assez bien déterminés.
En fait,
l’erreur du Président Johannis et des partis de droite avait été
d’accorder au gouvernement technocrate une légitimité qu’il
n’avait pas. Un tel gouvernement est une formule de transition, il
est censé gérer le pays sans prendre des décisions qui engagent
son avenir, de préparer le terrain au gouvernement légitime sorti
des élections. Il n’a aucune légitimité politique. Cette erreur
a été chèrement payée. La Roumanie,
malgré une croissance qui fait pâlir d’envie les pays occidentaux
(presque 6% en 2016), est encore un pays pauvre, les bas salaires ne
dépassant pas 500 Euros. Comme en Grèce, la cure d’austérité,
inaugurée en 2008 par le gouvernement de droite de l’ancien
Président Basescu par la réduction brutale de 25% des salaires des
fonctionnaires, est très mal passée dans l’opinion, et il est
fort à parier que les votants du 11 novembre se sont souvenu de
cela. Les fruits de la croissance n’ont pas été partagés, tandis
qu’une poignée de gens sans scrupules se sont enrichis sans
vergogne ; peu importe que ce phénomène n’est pas spécifique
à la Roumanie, où le nombre de millionnaires et leurs fortunes
respectives n’ont rien à voir avec les avoirs colossaux des
magnats russes, par exemple.
Comme tous
les partis de gauche, le parti social-démocrate roumain a fait
preuve, dans son programme, d’une grande magnanimité :
augmentation des salaires, exonération d’impôts pour les bas
salaires et les pensions des retraités, sur la base d’une
projection budgétaire irréaliste, dont les effets pervers la
plupart des gens ne comprennent pas. C’est une bien triste vérité,
celle que l’idéalisme en politique, la primauté de la justice et
du droit ne valent pas grand-chose devant la dure réalité
économique, et le résultat des dernières élections américaines
est là pour le rappeler.
Cependant,
ce qui a suivi à la reprise du pouvoir par la gauche a été un
vaudeville qui devrait rester dans les annales de l’incurie en
politique. On reste pantois devant tant d’amateurisme de la part
des hommes politiques qui, sans avoir fait preuve jusque-là d’une
grande intelligence, étaient quand même censés avoir un minimum
d’habileté et d’expérience.
Le président
du parti social-démocrate, Liviu Dragnea, condamné avec sursis
suite aux malversations pendant le Référendum de 2012 pour la
destitution du Président Basescu, étant inéligible au poste de
Premier Ministre en vertu d’une loi de 2001, il fallait proposer au
Président un autre candidat issu de la majorité. Pendant quelques
jours, l’opinion avait été tenue en haleine : Johannis
allait-il défier les urnes, tenter de constituer une autre majorité
avec des partis vaincus, en attirant dans la combine le petit parti
libéral allié de la gauche ? Il n’en a rien été, et M.
Dragnea, sans la moindre consultation de son parti, a proposé Mme
Sevil Shhaideh, qui avait occupé pendant quelques mois en 2015 le
poste de Ministre du Développement Régional. Après quelques jours
de réflexion, le Président a refusé sa nomination, ce qui a
déclenché une tempête politique.
Le Président
Johannis n’ayant avancé aucune raison pour ce refus (ce qui est
tout de même inhabituel), des supputations les plus diverses ont été
avancées par les zélés commentateurs politiques roumains. A part
la volonté de nuire au parti gagnant des élections, on a invoqué
comme motif du refus présidentiel son manque d’expérience
politique et sa situation familiale (Mme Shhaideh est de religion
musulmane et mariée en deuxièmes noces à un Syrien, dont le frère,
interdit de voyage dans la Communauté Européenne, est un proche du
Président Assad). D’autres explications fantaisistes ont été
avancées aussi, comme celle d’un calcul diabolique de M. Dragnea,
qui allait soit utiliser Mme Shhaideh comme homme (ou femme) de
paille pour diriger lui-même le gouvernement dans l’ombre, ou
celui de provoquer un refus du Président qui allait mener à sa
suspension, ensuite sa révocation et l’installation de lui-même
au palais présidentiel.
Ayant
suivi attentivement M. Dragnea, qui, mimant une dignité blessée,
s’est pointé sur les plateaux télé pour clamer son amour de
l’intérêt national, je suppose qu’il n’en est rien. M.
Dragnea n’a fait preuve que d’une insondable bêtise. Il est
évident, et il ne l’a pas caché, qu’il aurait voulu diriger
lui-même le gouvernement, et il a déclaré ne pas l’exclure à
l’avenir. Mais pour cela il faudra changer la loi (grâce à un
ombdusman sans colonne vertébrale, l’ancien Premier Ministre
conservateur Victor Ciorbea, cela est quand même en train de se
mettre en route), et le temps presse. Mme Shhaideh faisait
parfaitement l’affaire : on a vu à la télé une bonne brave
femme, l’air apeurée, parlant des menaces de mort (« même
en arabe » !) auxquelles elle et sa famille avait
prétendument fait face suite à la désignation (affirmation jamais
prouvée, destinée à faire pleurer dans les chaumières). Très
certainement, elle aurait été l’ombre soumise de laquelle M.
Dragnea avait besoin, et il faut ici rappeler que les petits esprits
n’accepteront jamais de s’entourer de plus éclairés qu’eux.
Cependant,
la preuve de la bêtise de ce Monsieur est ailleurs. Son électorat
est vieux et surtout conservateur, il est composé essentiellement de
gens assez peu éduqués, de retraités et de petits fonctionnaires.
Cet électorat est traditionnaliste, ces gens se signent chaque fois
qu’ils passent devant une église. Peu importe si leur croyance
soit profonde et sincère, du moment où ils s’imaginent qu’elle
l’est. Or, Mme Shhaideh est d’ethnie turque et de religion
musulmane, et toute une tradition culturelle et historique fait des
Turcs les ennemis héréditaires des Roumains. Voir un Premier
Ministre jurer sur le Coran à la prise de ses fonctions aurait été
insupportable à cet électorat, et il est ironique que c’est M.
Becali, avec son langage pauvrichon et nasillard de pope défroqué,
qui l’a exprimé le mieux lors de son interview. Sans doute que le
contexte actuel a pu jouer (les Roumains, comme la plupart des
habitants des pays de l’Est, sont résolument hostiles à l’accueil
des immigrés musulmans fuyant la guerre en Syrie), mais moins que
l’on peut penser.
Mme Shhaideh
est, très probablement, une honnête personne et, je n’en doute
pas, une haute fonctionnaire de l’administration digne d’estime.
Mais on oublie le poids du symbole qui, en politique pas moins
qu’ailleurs, joue un rôle souvent méconnu, mais incontournable
dans l’imaginaire de l’espèce humaine. On peut accepter, dans
cette logique symbolique, qu’une petite communauté turque vive en
bonne intelligence avec les Roumains aux abords de la Mer Noire,
jadis terre de conquête des hordes tatares. On peut accepter qu’un
Allemand occupât un poste politique de premier rang, car les
Allemands (qui vivent en Roumanie depuis le XIIème siècle
d’ailleurs) jouissent d’une image positive dans cet imaginaire
(l’Allemand est le prototype de l’homo
faber, sérieux et travailleur), mais non un
Hongrois, ni un Turc. Leur place dans le même imaginaire n’est pas
du bon côté !
M. Dragnea
semble n’avoir pas compris tout cela. Une fronde, vite étouffée,
s’est fait sentir et c’est cela, non l’indignation devant le
refus du Président, qui a probablement fait frémir ses troupes. M.
Dragnea fait ainsi preuve d’un manque étonnant de flair politique,
et je parie dès maintenant que son deuxième choix, M. Grindeanu
(cette fois-ci le Président Johannis a été pressé de l’adouber)
va, malgré son air servile et soumis, le mener bientôt à sa perte.
RADU DRÃGAN
|
| |
Azi
Inca nu exista cel mai bun articol, pentru astazi. |
Societatea de maine
Daca nu acum, atunci cînd? Daca nu noi, atunci cine?
S'inscrire a Societatea de maine
Intrati in Societatea de maine
Exercitiu colectiv de imaginatie sociala
|
|
|
Inscriere : fr.groups.yahoo.com
Se dedica profesorului Mircea Zaciu
|
Ferește-te deopotrivã de prietenia dușmanului ca și de dușmãnia prietenului.
Viteazul priveºte pericolul; cutezãtorul îl cautã; nebunul nu-l vede.
Nicolae Iorga
|
Identificare
Inca nu aveti un cont? Puteti crea unul. Ca utilizator inregistrat aveti unele avantaje cum ar fi manager de teme, configurarea comentariilor si publicarea de comentarii cu numele dvs. |
|
|